Une fiction originale, merveilleuse et poétique comme une photo d’Annie Leibovitz ! Sweet Tooth, disponible ce vendredi sur Netflix, est la première collaboration entre Team Downey, la boîte de production créée par Robert Downey Jr. et sa femme Susan Downey, et la plateforme de Los Gatos. Adaptation de la bande dessinée du canadien Jeff Lemire, cette série en huit épisodes, créée par Jim Mickle (We Are What We Are) et Beth Schwartz (Arrow) et écrite avec Christina Ham et de Jeff Lemire, suit le road trip onirique d’un petit garçon pas tout à fait comme les autres à la recherche de sa maman dans une Amérique post-apocalyptique et pastorale. Pourquoi vous allez craquer pour cette dystopie féerique ?
Sweet Tooth commence dix ans après ce que les personnages appellent « Le Grand Effondrement », une série d’événements apparus simultanément et peut-être liés : d’une part, un virus mortel s’est propagé sur toute la planète et de nombreux adultes sont morts en raison de « la Maladie », d’autre part, la naissance massive de bébés « hybrides », surnommés ainsi en raison de leur constitution génétique inhabituelle, mi-humaine, mi-animale.
Une transition vers un optimisme post-pandémie
Qui a envie de voir une histoire de virus en plein déconfinement, me direz-vous ? Sweet Tooth, dont la production a été interrompue par le Covid-19 pendant quelques mois, est en effet victime d’un mauvais timing. Qu’importe ! Sweet Tooth ne saurait aucunement se résumer à une énième aventure apocalyptique à la suite d’une pandémie.
Mieux encore, la série semble proposer une transition vers un optimisme post-pandémie. Il ne s’agit pas dans Sweet Tooth de cadavres et de patients agonisants, mais de l’histoire de Gus (la révélation Christian Convery, qui va vous faire fondre), mi-garçon, mi-cerf, qui raffole du sirop (d’où son surnom de « Sweet Tooth », que l’on peut traduire par « Gueule sucrée »)
L’émerveillement de l’enfance
La nouvelle série de Netflix évoque la narration d’Amblin Entertainment de Steven Spielberg dans les années 1980, le récit est vu par les yeux de ce gamin naîf et oblige le spectateur à retrouver la capacité d’émerveillement de l’enfance.
Elevé par son père (Will Forte, impeccable) dans l’isolement le plus total au fin fond du parc national de Yellowstone. Gus grandit au milieu de la forêt, bercé par les aventures Les Aventures de Huckleberry Finn et armé de son lance-pierre. Son père veut le cacher du monde extérieur parce que les « hybrides » sont des parias.
Alors qu’il vient de fêter ses 10 ans, Gus aspire à en savoir plus sur le monde et sur lui-même. Après avoir découvert la photo de sa mère (Amy Seimetz), Gus va rompre la promesse faite à son père de ne pas quitter son sanctuaire et décide d’entamer un long voyage vers le Colorado (là où ladite photo a été prise) pour la retrouver.
Il va croiser la route de Tommy Jepperd (Nonso Anozie aka Xaro Xhoan Daxos dans la saison 3 de Game Of Thrones), un homme solitaire et bourru. Ce dernier accepte à contrecœur son rôle de protecteur.
Une aventure d’envergure épique
Si une étrange ambiance crépusculaire flotte tout au long des épisodes, les vastes paysages verdoyants (fournis par le tournage en Nouvelle-Zélande) prodiguent à cette aventure d’envergure épique beaucoup de charme et de poésie.
Gus et son taciturne compagnon vont affronter au cours de leur périple de nombreuses menaces, à commencer par les Last Men, un groupuscule sans foi ni loi qui blâme les hybrides pour le virus.
En chemin, le spectateur va faire la rencontre d’autres personnages, des histoires unis par la narration de continue de James Brolin (qui confère à Sweet Tooth une dimension de conte) qui vont progressivement converger avec celle de Gus : Adi Singh (Adeel Akhtar), un médecin déterminé à sauver sa femme malade (Aliza Vellani), la solitaire Aimee (Dania Ramirez) ou encore l’adolescente fougeuse Ours (la superbe Stefania LaVie Owen).
Au fil des épisodes, des flash-back permettent de découvrir le passé de chacun et de tisser des liens entre les différentes histoires.
Acceptation de la différence et respect de l’environnement
Le message sous-jacent de Sweet Tooth sur l’acceptation de la différence et sur le respect de l’environnement est simple, efficace, sans être trop appuyé. Comme pendant le premier confinement, la nature a repris ses droits en l’absence d’activité humaine dans Sweet Tooth. Les voitures ont été remplacées par des chevaux, les téléphones portables sont remplacés par des communications radio, Internet ne fonctionne plus et les soirées Netflix ont été remplacées par des soirées Scrabble dans l’univers de la série.
Les défauts de la série sont rares. Les effets spéciaux sont réussis, la mise en scène et le montage, impeccables, l’esthétique mi-Wes Anderson mi-Peter Jackson, magique, l’interprétation, fantastique. Le final met en place tous les éléments pour espérer une saison 2. Sweet Tooth réussit à trouver l’équilibre entre émotion et rire, optimisme et apocalypse, poésie et animosité. Combinaison originale de science-fiction, de fantaisie et de féérie, cette douceur vaut la peine d’être binge-watchée avec frénésie…
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