Malgré les promotions d’été, les foules d’addicts au shopping n’étaient pas au rendez-vous cette année dans les magasins. Après la clôture des soldes, mardi soir, les commerçants dressent un bilan mi-figue mi-raisin, notamment pour les magasins physiques.
A Paris, comme en 2020, les flux touristiques restent bien moins importants qu’avant la crise du Covid-19. De leur côté, les habitants ont été nombreux à faire leurs valises dès le début des vacances scolaires. Les commerces de la capitale n’ont donc pas passé de bons soldes, 55 % d’entre eux ne se disant « pas satisfaits de leur activité » entre le 30 juin et le 27 juillet, selon la Chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France.
Chute de 20 % des ventes pour l’habillement
Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce (grands magasins, habillement, chaussure), évoque une chute d’activité de plus de 20 % des ventes en magasins de l’habillement par rapport à 2019, dernière année d’activité « normale », selon un panel coréalisé avec Retail Int. Dans les autres régions françaises, la baisse d’activité enregistrée pour les magasins est de 6 %.
Se pose à nouveau la question de la juste date des soldes, décalés cette année d’une semaine par le gouvernement, notamment pour que les petits commerçants vendent plus longtemps au prix fort. Mais difficile de concilier les intérêts des consommateurs en quête de bonnes affaires, des commerçants voulant préserver leur marge et de ceux désireux d’écouler leurs stocks.
Les soldes « cannibalisés par l’ouverture du 19 mai et les ventes privées »
Au final, la CCI d’Ile-de-France estime que les soldes ont été « cannibalisés par l’ouverture du 19 mai et les ventes privées », les consommateurs ayant déjà dépensé le gros de leur budget pendant les ventes privées. Certains, comme la Fédération nationale de l’habillement (FNH) vont jusqu’à réclamer une évolution de « la structure des soldes, devenus obsolètes ». Le Syndicat des Indépendants (SDI) a interrogé 512 de ses adhérents, et 66 % d’entre eux « ne voient plus d’intérêt commercial aux soldes ».
« Les grosses ventes privées sur Internet », par exemple les Prime Days qu’Amazon avait organisés cette année les 21 et 22 juin, « pèsent sur les commerces traditionnels parce que tout le monde est un peu obligé de suivre », observe la présidente de la Fédération des détaillants Maroquinerie et Voyages, Sophie Brenot. Toutefois, la période « reste un moment fort pour les commerces traditionnels, notamment les premières semaines », poursuit-elle.
De plus en plus d’achats en ligne depuis le Covid
Tous les magasins sont confrontés au transfert sur Internet d’une bonne part des dépenses des Français. Pour le cabinet de conseil en transformation d’entreprises Alvarez & Marsal, près de 29 % des dépenses des ménages français « pourraient être définitivement transférés en ligne » à la faveur de la crise du Covid-19. Et celles qui sont le plus susceptibles de l’être concernent l’habillement et l’équipement de la maison, deux catégories particulièrement exposées aux soldes.
Les professionnels s’inquiètent aujourd’hui de l’impact d’une 4e vague épidémique du Covid-19, et l’Alliance du commerce a demandé mercredi que le bénéfice du Fonds de solidarité pour le mois d’août soit élargi aux commerces situés dans les centres commerciaux qui seraient concernés par la mise en place d’un pass sanitaire.
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