« Candyman » : L'ancien esclave martyrisé déverse une colère toujours plus gore

Candyman est de retour à Chicago où ses meurtres reprennent.Un artiste torturé en mal d’inspiration est impliqué dans l’affaire.Cette nouvelle version très réussie se révèle oppressante à souhait tout en délivrant un message de tolérance.

Si vous prononcez son nom cinq fois devant un miroir, il apparaît derrière vous et vous fait tâter de son crochet de boucher. Candyman de Nia DaCosta est une relecture du personnage antiraciste créé par Clive Barker et porté à l’écran par Bernard Rose en 1992. « Cet ancien esclave martyrisé déverse sa colère sur les personnes qui l’invoquent pour se venger des persécutions qu’il a subies », explique à 20 Minutes Yahya Abdul-Mateen II qui l’incarne dans cette nouvelle version.

L’acteur, vu dans Us et dans Aquaman, donne une nouvelle vie à cette icône du cinéma d’horreur. Cette version 2.0 le montre comme un artiste qui tire inspiration de la légende de Candyman pour des toiles de plus en plus cauchemardesques. « Il finit par ne plus savoir faire la part entre l’imagination et la réalité tandis que les morts atroces se multiplient dans son entourage », décrit l’acteur.

Se réapproprier Candyman

Ce film coécrit et produit par Jordan Peele (Get Out) met aussi l’accent sur des personnages féminins comme la fiancée galeriste du héros. « Le fait que ce nouveau Candyman soit réalisé par une femme afro-américaine est important, insiste Yahya Abdul-Mateen II. Cette histoire est d’autant plus douloureuse qu’elle prend racine dans ce qu’ont vécu les Noirs depuis des générations. » Effets gores et suspense oppressant font monter l’angoisse dans un quartier de Chicago qui s’est gentrifié après avoir longtemps considéré comme une zone de non-droit.

« Revenir sur cette histoire me semble important aujourd’hui pour sensibiliser le public sur ce qu’a subi et subit encore notre communauté, martèle Yahya Abdul-Mateen. Les traitements indignes et le racisme sous toutes ses formes n’appartiennent pas qu’au passé. » Le côté militant du film le rend particulièrement passionnant quand il plonge dans l’Histoire avec un « h » majuscule pour montrer que Candyman a plus que jamais de bonnes raisons de se manifester.

L’horreur et la réflexion

« Le genre horrifique est une bonne façon d’attirer les gens dans les salles pour leur donner à réfléchir, déclare le comédien. C’est pour cela qu’il est bien que la communauté noire s’en soit emparée. » L’acteur ne se déclare pas prêt à invoquer Candyman devant un miroir mais il est d’accord pour reprendre le rôle si le film est un carton. Sa version, pimentée par une chouette visite surprise de Tony Todd qui créa le personnage au début des années 1990, est suffisamment convaincante pour qu’on souhaite le retrouver.

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