« Le travail, c’est la santé », chantait Salvador. Le chômage « nuit à la santé », dévoile une étude. Il serait donc urgent de se soucier davantage de la santé des chômeurs, préconisent mardi quatre associations de soutien aux personnes privées d’emploi, en dévoilant une enquête sur le sujet.
Mieux informer sur les droits en matière de santé au moment de la rupture du contrat de travail ; rendre plus simple l’accès à la complémentaire santé solidaire ; prévoir des visites médicales périodiques pendant la recherche d’emploi ; rendre gratuit l’accès à un service d’aide psychologique et aux produits d’hygiène de première nécessité ; et renforcer l’écoute sur les questions de santé lors de l’accompagnement à l’emploi.
« Il faudrait alors avoir un entretien avec un médecin, ou un psychologue »
Telles sont les recommandations faites par Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Territoires zéro chômeur de longue durée (TZC), Force Femmes et La Cravate solidaire, à partir de propositions faites par les chercheurs d’emploi eux-mêmes. « Informer sur l’existence de la complémentaire santé solidaire devrait être fait au moment du solde de tout compte, quand vous quittez l’entreprise », suggère ainsi Sylvie Rodriguez, 48 ans, venue d’Avignon, qui a témoigné lors d’une conférence de presse organisée par les associations.
« Il faudrait alors avoir un entretien avec un médecin, ou un psychologue de Pôle emploi. Mais en ce qui me concerne, Pôle emploi ne m’a jamais parlé de santé », a ajouté Julia, 55 ans, de Paris. « La médecine du travail ne suffit plus, il faut une médecine du chômage », résumait il y a plus de 15 ans le spécialiste des risques psychosociaux Michel Debout, mais « depuis on n’a guère avancé, la santé des chercheurs d’emploi reste insuffisamment considérée », regrette-t-on à SNC.
« Plus de 38 % évoquent une dégradation de leur état de santé »
Les associations s’appuient sur une étude à laquelle ont répondu 977 personnes privées d’emploi : « plus de 38 % évoquent une dégradation de leur état de santé » depuis le chômage, et parmi ces dernières « près de 60 % estiment que cette dégradation est due au chômage ».
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« En plus d’être fragilisées socialement et financièrement », ajoute l’étude, « les personnes qui subissent le chômage voient leur état de santé se dégrader à mesure que le chômage se prolonge ».
20 % des répondants vivent avec moins de 800 euros par mois et, comme un reflet de la pauvreté, 22 % disent avoir renoncé à des soins pour raisons financières au cours des six derniers mois. « Avancer la somme d’argent nécessaire pour couvrir les frais médicaux, même s’ils sont ensuite remboursés, est pour eux impossible ».
Et le chômage nuit en particulier à la santé psychique, souligne l’étude. Avant de se retrouver sans emploi, 18,5 % des répondants se sentaient déprimés, « c’est 41,9 % depuis qu’ils ont perdu leur emploi ». 69 % disent avoir « une moins bonne image » d’eux-mêmes «, 55% se sentir isolés, 46 % avoir « moins envie de prendre soin » d’eux-mêmes.