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Au Parc OL,
Nabil Fekir, Jimmy Briand, Christophe Delmotte, Dimitri Payet, Robert Beric et Alexander Söderlund ont tous dû se pincer en zappant sur un derby qui leur est si cher vendredi. Tous ces joueurs ayant marqué des matchs devenus cultes entre l’OL et l’ASSE au 21e siècle n’ont pas pu comprendre à quel point la dramaturgie et la combativité inhérentes à ce choc, synonyme de suprématie régionale, manquaient totalement à l’appel. Ce 124e affrontement entre Lyonnais et Stéphanois s’est apparenté à un voyage au bout de l’ennui, avec cinq petits tirs cadrés cumulés et un manque d’intensité criant.
Même Lucas Paqueta n’est pas sorti du lot techniquement, hormis sur une ouverture millimétrée mal conclue par Houssem Aouar (56e). Au rayon des dérives techniques, on peut citer la désastreuse intervention de Timothée Kolodziejczak en pleine surface, offrant le penalty de la victoire à Moussa Dembélé (1-0, 15e). L’ancien Lyonnais a également failli compléter son œuvre avec une passe en retrait très mal négociée en direction de Paul Bernardoni. Et que dire de la parodie de contre-attaque à 4 contre 2 vendangée par le duo Aouar-Paqueta en deuxième période….
« Le coach nous a demandé d’être au moins là dans les duels »
Si bien qu’une question gentiment provoc’ se pose : vient-on tout simplement d’assister au pire derby de l’histoire ? « Ça reste un derby, un match différent, même si le niveau ce soir n’était pas à la hauteur de ce que les supporteurs auraient aimé, pointe Maxence Caqueret. On a vu une bataille sur le terrain. » Mouais, pour la dimension de bataille, il faudra quand même repasser.
« Il nous a manqué du caractère et de la personnalité », reconnaît le jeune milieu stéphanois Lucas Gourna-Douath. Un comble quand on aborde un derby en tant que lanterne rouge de Ligue 1 restant sur six défaites de rang, qui plus est avec un meneur d’hommes comme Pascal Dupraz fraîchement en place sur le banc. « Le coach nous a un peu secoués à la mi-temps, raconte d’ailleurs Paul Bernardoni. il nous a demandé de nous lâcher, d’être au moins là dans les duels. »
Le « très beau visage des Verts », vraiment ?
Sans surprise, le gardien prêté par Angers a pointé l’argument de la jauge de 5.000 spectateurs, « dont 3.000 VIP », comme explication à ce non-match absolu. Sauf que dans une saison passée intégralement à huis clos, le derby avait autrement plus de gueule, entre un passionnant renversement de situation à l’aller (de 0-1 à 2-1 grâce au doublé de Tino Kadewere) à la mémorable manita (0-5) au match retour dans le Chaudron.
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Hormis un bien triste 0-0 en avril 2006, au temps où l’OL de Gérard Houllier régnait sur la Ligue 1, on songe difficilement à un derby plus soporifique que celui de vendredi. Le delta entre l’exaltant match aller (1-1), il y a trois mois, et cette purge hivernale, en dit également long sur la sinistrose ambiante chez ces « meilleurs ennemis ». Pour boucler une soirée à très vite oublier, on vous a concocté un Top 3 des réactions quasiment hors-sol des acteurs de ce match.
Paul Bernardoni (ASSE) : « Je suis content des mecs, on n’a rien lâché et on a fait une belle deuxième période. Ce n’est qu’un petit manque de réussite, ça se joue à rien ». Juste au fait de ne pas avoir la moindre occase dans ces 45 minutes qu’il a tant appréciées…Lucas Gouna-Douath (ASSE) : « On a beaucoup de regrets parce qu’en deuxième période, on a montré un très beau visage de l’AS Saint-Etienne ». OK, carrément « un très beau visage » pour une équipe raillée de toutes parts par ses propres supporteurs et restant sur sept revers de rang (2 victoires en 21 journées de Ligue 1), donc ?Henrique (OL) : « Je crois qu’on a fait un gros match aujourd’hui, avec un gros cœur ». Après tout, les Verts n’ont pas le monopole des interventions lunaires en zone mixte. Le gaucher brésilien, doublure d’Emerson, ne peut pas sérieusement considérer que les Lyonnais ont livré « un gros match » tant leurs manques de créativité-finition sont criants sur un tel match, surtout au vu de l’opposition.
On aurait presque omis de vous citer l’emploi à outrance du sempiternel (et gonflant) « Un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne ». On vous a déjà dit qu’on n’avait pas spécialement kiffé notre soirée ?