Formule 1 : « Il faut en profiter »… La rivalité Hamilton-Verstappen, une bénédiction pour le sport auto ?

Cette saison, Max Vestappen, fragile leader du championnat du monde, vise un premier titre en F1, et Lewis Hamilton, son dauphin, un huitième. L’Anglais trônerait alors seul au sommet de la discipline, devant Michael Schumacher.La rivalité entre les deux hommes a franchi un nouveau palier cette année, avec deux accrochages, à Silverstone et à Imola.Ce duel épicé, façon Prost-Senna, fait les affaires d’une discipline qui a déjà le vent en poupe.

Et ça continue, encore et encore. On ignore si Lewis Hamilton et Max Verstappen sont fans de Francis Cabrel, mais jeudi à Sotchi, en conférence de presse, les deux cadors de la Formule 1 ont de nouveau versé de l’huile sur le brasier de leur rivalité. Avant le Grand Prix de Russie, le 15e sur les 22 que compte la saison, chacun a campé son rôle habituel, moins de deux semaines après leur accrochage déjà légendaire sur le circuit italien de Monza.

L’image de la Red Bull du jeune Néerlandais chevauchant la Mercedes de son aîné britannique, sauvé de l’écrasement par le Halo protégeant son cockpit, a imprimé les rétines bien au-delà du monde du sport auto. Hamilton (36 ans), septuple champion du monde et actuel deuxième, a joué au vieux sage : « Je sais ce que c’est que de se battre pour son premier titre mondial. Pour moi, c’est la dixième fois [en quinze saisons]. Je connais la pression et les expériences qui vont avec, donc je peux comprendre. »

L’ironie façon Verstappen

Avec la fougue de ses 23 ans (dont déjà 6 en F1 tout de même), le leader du championnat pour cinq petits points, a répliqué façon sale gosse effronté : « Je suis terriblement nerveux, j’en dors à peine. C’est tellement horrible de se battre pour le titre. Je déteste ça. »

Des propos qui illustrent parfaitement ceux de Franck Montagny, consultant F1 pour Canal+, le diffuseur du championnat : « Il y a d’un côté un pilote très réfléchi, qui a l’habitude de ce challenge et de l’autre un jeune loup dans une écurie qui a déjà été championne du monde, et qui n’a pas envie de laisser échapper sa chance. C’est génial et rare d’avoir deux pilotes capables de se battre pour le championnat venant de deux écuries différentes. Il faut en profiter. »

L’eau et le feu. Le yin et le yang. L’opposition entre les deux hommes semble presque caricaturale, façon Rocky Balboa et Ivan Drago dans le quatrième opus de la saga de Stallone. Mais elle fait le bonheur du cirque de la Formule 1, déjà revenue en grâce auprès du grand public (et des jeunes) via l’habile politique d’ouverture menée depuis 2017 par son propriétaire Liberty Media.

« L’un des meilleurs duels de tous les temps »

Le PDG de la F1 ne s’en cache d’ailleurs pas : « Nous avons l’un des meilleurs duels de tous les temps, a lâché Stefano Domenicali après l’incident de Monza, pour lequel Verstappen a écopé de trois places de pénalité sur la grille de départ au GP de Russie. Nous avons un “vieux” contre un “jeune”, ça ne pourrait pas être mieux. » Forcément, avec ses déclarations relayées par le site Nextgen-Auto, l’Italien invoque les mânes de l’histoire de la discipline reine des sports mécaniques : Hunt vs Lauda, Prost contre Senna, Schumacher face à Villeneuve pour ne citer que les plus fameuses rivalités.

La deuxième, entre l’impavide « Professeur » français et le Brésilien au charisme magnétique, a cloué sur leur canapé des millions de sportifs du dimanche dans les années 80 et 90. « La différence avec cette époque, ce sont les médias et les réseaux sociaux, juge Montagny, qui a lui-même pris sept départs en F1 en 2006. C’est facile de déraper, de péter un câble. Je ne suis pas trop sur les réseaux, mais il a dû y avoir une déferlante contre Verstappen après Monza, comme il y a eu énormément de critiques, parfois racistes, contre Hamilton quand Verstappen est sorti à Silverstone. »

Le Néerlandais avait alors fini dans le mur, puis brièvement à l’hôpital, et le Britannique terminé au sommet du podium devant son public, malgré une pénalité de 10 secondes. Une sanction jugée insuffisante par Red Bull qui avait déposé une requête, finalement rejetée.

« Les écuries jouent plutôt les modérateurs, estime toutefois Montagny. Mais elles se servent aussi de cette rivalité. Pour Mercedes, s’il y a une nouvelle victoire au championnat du monde sans challenge, elle sera moins suivie. Le monde de la F1, ce n’est pas juste un pilote, un ingénieur, un mécanicien, mais tout un système derrière, pour exploiter tout et n’importe quoi à son avantage. C’est pour cela que ce sport est dingue. »

La situation peut-elle encore déraper davantage d’ici la fin de saison ? Domenicali assure ne pas y croire : « Les deux pilotes savent ce qui est en jeu, je ne vois pas d’escalade, au contraire. » En tout cas, si nouvelles explications musclées il y a, ce ne sera sans doute pas à Sotchi. Verstappen pourrait perdre plus de trois places sur la grille, si Red Bull décidait de fournir un nouveau moteur au Néerlandais, après les dommages de Silverstone. Une nouvelle pénalité plomberait les chances de mano a mano, et permettrait probablement à Hamilton de chiper le trône mondial à son bouillant cadet, au moins provisoirement.

L’Anglais retrouverait alors sa place préférée, avec vue sur le record absolu de couronnes mondiales, qu’il co-détient pour l’heure avec Michael Schumacher. « Aujourd’hui, le champion établi, le roi de la com, c’est Hamilton, expose Montagny. Mais à ses débuts, il n’était pas comme aujourd’hui. Dans les interviews, il ne parlait pas trop, répondait parfois simplement par “oui” ou par “non”, avant de comprendre l’importance de l’exercice. Verstappen y viendra aussi. Mais pour l’instant, il veut gagner. Il voit qu’il peut y arriver, alors le reste, il s’en fout. » Et les fans aussi.

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